El Kantara, ou Gantara surnommée la "Porte du désert" ou la "Porte d’or" par l’écrivain Eugène Fromentin, est une oasis située au sud-ouest des Aurès, entre Biskra et Batna. Cet endroit mythique, classé et protégé depuis 1923, est une véritable pépite historique et naturelle, un carrefour de civilisations, riche en patrimoine et en vestiges archéologiques.
L’oasis d'El Kantara, avec ses paysages grandioses et sa forte charge historique, est un témoignage vivant du passé antique, médiéval et colonial de la région.
Pensant que les gorges d’El Kantara étaient la conséquence d’un coup de pied d’Hercule, les Romains l’avaient dénommé "Calceus Herculis", le soulier d’Hercule.
Une partie de l'histoire d'El Kantara est immortalisée dans des textes littéraires et dans des œuvres d'artistes-peintres.
Cette oasis du sud était composée de trois villages principaux : le Village Rouge, situé sur la rive droite de l’oued El Haï ; le Village Blanc, sur la rive gauche ; et le Village Noir, sur la même rive que le précédent, à quelques centaines de mètres en aval.
Le Village Noir est particulièrement riche en vestiges archéologiques et serait probablement le site de la principale agglomération antique. Au cours de l’Empire romain, cette zone avait une importance stratégique majeure. Les Romains y avaient installé une garnison importante pour contrôler l’accès aux Marches, interdisant ainsi l'entrée aux nomades et aux rebelles berbères. Les Romains avaient également installé des postes de surveillance dans la région, notamment sous le règne de l’empereur Caracalla.
Le Village Rouge.
Le noyau originel de la ville d'El Kantara se composait des trois douars : Gregar, Dachra et Bour Abbas. Les grandes tribus qui ont peuplé la région, telles que les Ouled Si Ali Mohamed, les Ouled Bellil et les Ouled Mahmed, ont fortement contribué à l’identité du village.
Ces tribus ont joué un rôle majeur dans la préservation de la culture locale et de la mémoire historique d’El Kantara. En tant que berceau de nombreux martyrs, dont le Chahid Driss Omar, El Kantara a été un lieu de résistance et de lutte lors de la guerre de libération nationale.
Imposantes Falaises d'Argile et de Marnes Gypseues Rougeâtres.
A Droite : Djebel Malalo. A Gauche : Djebel Mimoune.
Les Formations Rocheuses des Gorges d'El Kantara.
Rond Point El Kantara.
. L’Oued El Hai ou Oued El Kentara prend son origine sur les flancs de l’Atlas Saharien et coule dans la direction SE-NO. Son écoulement est relativement permanent. Il a un débit journalier de 57,5 m3/s. Durant sa traversée, il est exploité par les habitants des rives pour irriguer les terres agricoles.
Oued el Haï.
Avifaune Autour de l'Oued El Hai. Le Traquet Rieur "Moula Moula".
Le Bruant du Sahara.
Des Seguiats Sur les Abords de l'Oued El Hai.
Le patrimoine archéologique d'El Kantara témoigne de l’importance historique de la région. Parmi les plus emblématiques de ces vestiges, le pont romain qui enjambe l’oued El Haï demeure un symbole majeur de cette époque. Ce pont a une seule arche de 10 m de diamètre. Il est l'un des plus beaux vestiges de l’ingénierie romaine de la région.
Le Pont Romain de Part et d'Autres.
Sur le Pont Romain : Scouts de Ghardaïa.
En 1844 l'armée française occupe la région et en 1862, sous le règne de Napoléon III, le pont est restauré par le Génie Militaire.
Exploration du Site Au delà du Pont Romain.
Une Piste Exploitée par les Vélos Cross.
. La palmeraie d'El Kantara avec une multitude d'arbres fruitiers était dans le passé la principale ressource économique des habitants.
. La ligne d'El Guerrah à Touggourt est l'une des trois grandes lignes verticales du réseau ferroviaire algérien. Elle relie Constantine dans le nord du pays à Touggourt. Elle a été ouverte par étape entre 1882 et 1914. Le tunnel mesure un peu plus de 40 m.
La ville dispose de 3 unités de production de poteries diverses (dont une publique : ECATEK : entreprise communale de l’artisanat traditionnel). Nombreuses poteries sont faites maison, et vendues en bordure de la route, constituant ainsi une source de revenus pour un grand nombre d'habitants