La maison Aurèsiènne est un espace polyvalent à organisation tripartite. L’espace Homme est le noyau autour duquel gravitent les animaux et les réserves. L’espace habité, multifonctionnel, est utilisé sous différentes formes, suivant les heures de la journée et le rythme des saisons. Cet espace est composé d’une entrée, d’une salle commune et d’une cour.
1. Aménagée et couverte, l’entrée oppose sa composition à deux autres espaces, ouverts et non couverts : l’extérieur et la cour. Cette hiérarchisation entre zone claire et zone obscure crée l’intimité de l’entrée.
2. La cour est un puits de lumière et de ventilation. Lorsque la cour est importante, elle est partiellement couverte et à double utilisation : espace cour (circulation) et espace entrepôt et bergerie.
3. La salle commune est l’espace par excellence de l’Homme. Lieu principal de la vie sociale et économique, cet espace se définit comme le plus grand volume de la maison, toujours isolé et limité par les réserves. L’aménagement des murs est le complément de l’aménagement du sol. Les lieux privilégiés de la salle commune sont :
a. Le coin du feu.
b. L’emplacement du métier à tisser.
c. Le centre de la pièce. C’est le lieu de rassemblement familial et convivial,
d. Un coin de réserve journalière. C’est le coin le plus obscur de la salle.
La maison Aurèsienne est fondée directement sur la roche. Ces habitations à terrasse intègrent la topographie du site dans leurs constructions. Les irrégularités du terrain, les blocs rocheux, sont harmonieusement utilisés comme soubassement, ou fondations. L’Homme a rarement aplani ou terrassé le site pour la construction d’une habitation. C’est alors une continuité de formes, de teintes, et une uniformité d’aspect qui renforcent l’intégration de ces constructions au site.
Les matériaux utilisés pour la construction sont la terre, la pierre et le bois.
1. Dans la haute vallée, la pierre sèche domine. Les structures sont en bois : cèdre pour les pièces maîtresses et l’ossature, genévrier pour les poutrelles.
2. Dans la moyenne vallée, les soubassements des murs et les jonctions avec le sol sont en pierres non taillées, ce sont de gros blocs joints par un mortier et sur lesquels viennent se poser de briques de terre.
3. La basse vallée reprend les modes de construction sahariens ; les structures sont en bois de palmier et les murs en briques de terre séchée.
Dans tous les murs, les chaînages sont établis par des lignées horizontales disposés tous les 80 ou 100 cm. Les coins de murs sont souvent traités en pierres d’angle taillées.
. Les ouvertures dans les maisons de l'Aurès ont plus un rôle de ventilation que « d’ouverture vers l’extérieur ». Les pièces destinées aux animaux et aux réserves, sont dotées d'une lignée d’ouvertures triangulaires situées en partie haute d’un mur, assurant ainsi une ventilation permanente.
L'ouverture en rosace, qui constitue un véritable symbole dans l'aurès, est construite par la disposition particulière de sept triangles de briques de terre ou de pierres éclatées. Ce système permet un fractionnement des rayons du soleil avec le maintien d’un taux de luminosité important et affiné, ainsi qu’une bonne ventilation.
. Les toitures sont toutes planes et horizontales. Sur un platelage de bois éclaté (troncs de genévriers) repris par une structure de tronc du même arbre, de la terre argileuse est répandue sur une épaisseur d’environ 15 à 20 cm. La toiture est rechargée, annuellement, lors de la première pluie, d’argile violette qui, mouillée, colmatera les fissures que le soleil de l’été a provoqué.
Une pente (+ 2 %) évacue l’eau vers un affaissement ponctuel de l’argile qui sert de gargouille. Ces terrasses se terminent en périphérie par des débordements d’environ 40 cm, formant corniche
. Les cheminées à ventilations verticales émergent de cette terrasse par de simples trous rehaussés de pierres non maçonnées, posées au bord du trou.
. Le désir de hiérarchiser et de séparer l’accès de l’homme de celui des animaux est renforcé par la taille et la finition des portes. Les animaux pénètrent par une porte basse, de matériau commun et de qualité moindre. L’homme pénètre dans la maison par une plus grande porte, faite en bois de cèdre, parfois finement travaillée et marquée symboliquement par des amulettes.
Le seuil est toujours marqué par une surélévation, qui a pour rôle pratique la protection de la maison contre les eaux pluviales dévalant les pentes.
Vallée de l'Oued Abdi.
Le Vieux Bouzina : Plusieurs types de Maisons : Bâtisses avec ou sans greniers individuels. W. Batna.
Menâa. W. Batna.
Tigherghar. W. Batna.
Vallée de l'Oued L'Abiod.
Canyon du Ghoufi : Maisons avec Terrasses de Séchage ou Maisons Troglodytes. W. Batna.