Lundi 1er novembre 1954. L’autocar Berliet GLC qui relie Biskra à Arris, dans le massif des Aurès (est du pays), s’arrête net dans les gorges de Tighanimine, où un barrage a été dressé par un commando de maquisards du Front de libération nationale (FLN). Hadj Sadok, caïd d’un village voisin et ancien capitaine de l’armée française, descend du bus avant d’essuyer une rafale. Guy Monnerot, 23 ans, instituteur, est touché à la poitrine ; sa femme Jeanine, 21 ans, grièvement blessée. Il est 10 heures du matin. L’acte fondateur qui a déclenché la guerre pour l’indépendance de l’Algérie vient de s’achever dans le sang.